✂️ Résumé pour les pressés
À force de confier nos textes aux intelligences artificielles, on a gagné en productivité… mais perdu en vibration.
Les mots glissent, les phrases s’enchaînent, mais plus rien ne touche, ne trouble, ne reste.
Ce texte pose un constat : l’écriture générée est en train de tuer l’écriture incarnée.
Pas parce qu’elle est mauvaise, mais parce qu’elle est creuse, désingularisée, parfaitement inoffensive.
Alors quoi ?
On réagit.
On réauthentifie.
On remet du corps dans les mots, du grain dans la voix, du vivant dans chaque ligne.
👉 La partie 2 (réservée aux abonnés) propose un plan d’action concret pour réapprendre à écrire avec le corps — et rallumer ce que l’IA ne pourra jamais générer : ta présence.
1.Le grand vide textuel
Je ne lis plus.
Je scrolle, je détecte, je devine, je zappe.
Les textes me glissent dessus. Aucun poids. Aucun choc. Juste l’ennui.
Pas de voix, pas de tripes, pas de dents.
Juste des mots empilés comme des briques de tofu — fades, corrects, interchangeables.
C’est pas que je sois devenu aigri. C’est que je reconnais l’odeur du faux.
Le foutu parfum de la phrase générée.
Ces contenus IA, on les repère à dix bornes :
- syntaxe trop polie,
- transitions propres comme une salle d’attente,
- punchlines qui veulent être virales mais qui transpirent le PowerPoint.
Et le pire ?
C’est que ceux qui utilisent le plus ChatGPT — moi, toi, les autres —
sont devenus incapables de lire ce que ChatGPT a pondu chez les voisins.
L’œil est formé.
Le flair est affûté.
Le cœur, lui, s’éteint doucement.
Alors on fait quoi ?
On continue à produire des blocs de texte comme des barres de céréales,
ou on se pose, une bonne fois pour toutes, pour se demander :
Et si l’écriture devait être réauthentifiée ?
Comme un billet de banque.
Comme une œuvre volée.
Comme un cri dans la foule.
Parce que là, franchement, les mots ne vivent plus.
Ils flottent.
Et moi, j’ai envie de les faire tomber.
De les faire vibrer.
De les faire hurler un bon coup, pour qu’on se rappelle qu’écrire, c’était pas juste remplir un foutu espace blanc.
2. Le syndrome du texte mort-né
Ils ont tout bien fait.
Sujet clair. Mots-clés bien placés. Structure H1-H2-H3 au cordeau.
Et pourtant…
Le texte est mort. À la naissance.
Tu le sens, non ?
Il ne respire pas. Il ne doute pas. Il ne s’élève pas non plus.
Il est là pour faire le job. Cocher la case.
Un bon petit soldat du contenu.
Pas une étincelle. Pas une faille. Pas un foutu soupir.
Tu le lis — ou plutôt tu tentes.
Mais ça ne t'accroche nulle part. Pas dans le ventre. Pas dans la gorge. Pas dans le cœur.
Tu pourrais changer le nom de l’auteur, le logo, le sujet même : ça ne changerait rien.
Ce texte ne dit rien de vivant.
Il reformule. Il paraphrase. Il déroule.
Et ce qu’il te laisse au fond de la gorge, c’est le goût amer d’avoir perdu ton temps dans un couloir climatisé.
Voilà le syndrome.
Le texte mort-né, c’est celui qui a tout pour plaire — sauf une raison d’exister.
Il a été conçu pour remplir.
Pas pour révéler.
Pas pour vibrer.
Pas pour déranger.
Pas pour faire dire au lecteur : “Putain. Enfin quelqu’un qui le dit comme ça.”
3. La grande fatigue des lecteurs éveillés
Un des trucs les plus tordus avec ChatGPT, c’est que plus t’en bouffes, moins t’en digères.
Tu t’en sers, tu l’aimes bien — c’est pratique, c’est propre — et puis un jour, tu lis un texte d'un autre et tu te dis : “Ah merde, encore un truc pondu par la bête.”
Tu l’sens.
Pas besoin de lire dix lignes. Deux, parfois une.
C’est trop bien ficelé. Trop bien élevé. Trop… lisse.
Tu lis plus. Tu décroches.
Le texte te regarde, tu le regardes, et y’a plus rien entre vous.
Juste le vide. Poli, mais vide.
On dirait que les mots eux-mêmes ont foutu le camp.
Plus de jus. Plus de nerf. Plus de voix.
Comme si le langage, ce con, avait perdu ses organes.
Il respire encore, mais ça sent le coma.
On pourrait dire que tous ces textes flottent dans une espèce de brouillard quantique :
ils sont là, mais pas là.
Vivants, mais pas incarnés.
Ils attendent qu’un vrai auteur les touche.
Pas pour les corriger — non.
Pour les habiter.
Sinon, ils restent en suspension, comme un foutu email sans destinataire.
Avant, écrire, c’était autre chose.
Ça grattait, ça pesait, ça suait.
Les phrases avaient du souffle, des nerfs à vif, une foutue voix intérieure qui te gueulait dans le crâne.
Maintenant ?
Ça glisse.
Une écriture en toboggan.
Zéro friction. Zéro chaleur.
Et tu restes là, avec ton texte parfait…
Parfaitement mort.
5. Tous les symptômes d’une écriture morte
Les IA nous ouvrent des mondes, c’est vrai.
Mais elles ouvrent aussi des gouffres.
Des risques nouveaux, étranges, brillants.
Des singularisques – ces points de rupture où l’intelligence dérape sans prévenir.
On peut les contempler avec curiosité.
Mais jamais sans lucidité.
On parle souvent des risques de l’IA comme s’ils étaient loin, abstraits, théoriques.
Mais y’en a un, là, sous nos yeux, planqué dans les jolis textes bien tournés :
un singularisque.
Un vrai.
Pas un scénario hollywoodien avec des robots tueurs.
Non. Un truc plus pernicieux :
l’effondrement lent de la langue vivante.
On pourrait parler d’un effondrement des paquets de textes, à la manière de l’effondrement de la fonction d’onde en physique quantique.
Tant qu’un texte est soupçonné d’avoir été généré par une machine, il reste dans un état flottant, indifférencié, non incarné. Et il ne “devient réel” que si l’auteur parvient à prouver ça: il y a mis son souffle, sa voix, son grain.
Avant l’IA, écrire, c’était vibrer.
Un corps, un rythme, une tension passaient dans les phrases.
Les grands écrivains sont nés de cette fusion intime entre langage et chair.
Aujourd’hui, l’écriture glisse le long de l’algorithme — mais ce glissement n’aimante plus rien. Il laisse froid.
Tu veux voir à quoi ça ressemble un singularisque discret mais réel ?
Regarde les contenus IA. Lis-les. Essaie, au moins.
Et dis-moi si tu ressens encore quelque chose.
Tu veux des preuves que ça pue le texte généré ?
Les voilà. C’est pas des théories. C’est du terrain. Du vécu. De la lecture qui pique les yeux.
🧠 1. Pas d’idée neuve
Ça reformule. Ça recycle.
C’est le buffet d’hôtel du dimanche matin. Tout est tiède, rien ne surprend.
🧍♂️ 2. Zéro vécu
Pas de cicatrice. Pas d’accident. Pas d’histoire.
Juste un résumé.
Et le résumé, c’est pas une vie.
📢 3. Aucune voix
T’as l’impression d’entendre un type en costard qui lit une fiche.
Et tu regardes ailleurs, logique.
🛏 4. Tout est lisse
L’IA veut plaire à tout le monde.
Donc elle dérange personne. Donc elle sert à rien.
👁🗨 5. Biais invisibles
Ce qui est "neutre" pour elle est souvent bancal pour nous.
Et ça passe, parce qu’on a baissé la garde.
🎨 6. Style ? Quel style ?
Les phrases s’alignent. Correctes. Vidées de leur jus.
Tu pourrais les confier à une appli de compta, ça changerait rien.
🧵 7. Storytelling ? Quel storytelling ?
Pas de tension, pas de virage, pas de chute.
Juste une route droite vers l’oubli.
🔁 8. Ça radote
Même idée, trois fois, emballée dans du blabla propre.
T’as compris dès le début. Et tu t’ennuies jusqu’à la fin.
📈 9. SEO, mais sans âme
Des mots-clés bien calés.
Mais pas une once d’envie.
Tu sens le texte conçu pour les robots, pas pour toi.
🧍♀️ 10. Dépendance molle
Plus tu l’utilises, plus tu désapprends.
Moins t’as de muscle, plus t’as besoin de la béquille.
🧊 11. Pas de persuasion
Un bon texte te prend par le col.
Là, tu lis, et rien ne bouge. Ni en toi, ni autour.
🌪 12. Aucun flair
Les signaux faibles ? Les micro-tendances ?
Elle voit pas. Elle recopie le passé.
🗺 13. Aucune stratégie
L’IA pond des lignes.
Mais elle sait pas pourquoi.
Elle n’a pas d’agenda. Toi, si.
❌ 14. Erreurs bien tournées
Parfois, elle dit de la merde.
Mais bien habillée.
Et ça passe. C’est ça le pire.
🧠 15. Tout finit par se ressembler
Même sujet, même ton, même logique.
Tu peux lire dix articles différents, t’as lu le même texte dix fois.
4. Réauthentifier l’écriture ou crever numérique
Y’a plus le choix.
Soit on réauthentifie l’écriture, soit on continue à balancer des textes bien faits et bien morts.
Des paquets de mots vides de corps. Vides de nerfs. Vides de tout.
Réauthentifier, c’est pas une métaphore spirituelle.
C’est vital.
C’est remettre ta main dans ce que tu dis. Ton souffle. Ta façon unique de foutre les mots dans le désordre.
Parce que là, c’est propre, c’est poli, c’est brillant.
Mais ça ne dit rien.
Ça n’appuie nulle part.
Ça ne traverse aucun muscle.
Écrire, c’est pas produire.
Écrire, c’est toucher.
Et pour toucher, faut sentir.
Faut peser ses phrases, pas juste les aligner.
Faut caler un rythme, un grain, une tension.
Faut écrire avec les doigts, pas avec les datas.
La question c’est plus “est-ce qu’on peut utiliser l’IA intelligemment ?”
La question c’est :
“Est-ce que ton texte fait ressentir quelque chose ?”
Est-ce qu’il appuie là où c’est tendre ?
Est-ce qu’il fait frissonner ?
Est-ce qu’il déclenche un truc dans le bide, ou dans les tripes, ou dans la nuque, ou dans le poing ?
C’est ça, écrire avec le corps.
Et ça, mon pote, une IA ne le fait pas.
Elle te refait un plan SEO.
Toi, tu dois foutre la secousse.
Dans la seconde partie de cet article, accessible uniquement aux abonnés,
je te montre comment reconnecter ton écriture au corps,
à travers des codes kinesthésiques précis,
des structures invisibles, mais physiques,
qui transforment tes mots en mouvement.
Parce qu’un bon texte,
ça se lit pas.
Ça s’absorbe.
Et le lecteur, s’il ne ressent rien… il part.
L’algorithme l’a déjà oublié.
Mais lui, il se souvient juste d’un truc :
tu l’as pas touché.
Conclusion : maintenant, tu fais quoi avec ça ?
T’as vu ce qu’on perd.
Tu l’as senti. Ou pas. Justement.
Parce que c’est ça le problème : on lit, mais on ressent plus rien.
On écrit, mais on ne s’y engage plus.
On publie, mais on ne transmet rien.
C’est fluide, rapide, optimisé.
Et ça ne laisse aucune trace.
Alors non, ce n’était pas un article pour chialer sur “le bon vieux temps de l’écriture”.
C’était un avertissement.
Une claque douce. Une alarme posée sur ton clavier.
Et peut-être, une envie qui revient :
réécrire avec ta voix. Ton grain. Ton foutoir. Ton souffle.
Si tu veux aller plus loin,
et pas juste comprendre ce qui cloche,
mais comment rallumer le feu,
alors ouvre la Partie 2 :
👉 “Écrire avec le corps : les codes d’une écriture kinesthésique.”
Un plan d’action précis, sans mysticisme, sans méthode miracle,
juste des leviers concrets pour remettre de la vie dans tes phrases.
Réservé aux abonnés.
Tu veux toucher ? Faut écrire pour de vrai.
FAQ
Est-ce que tu es contre l’intelligence artificielle ?
Non. Je suis contre le fait de lui filer les clés pendant qu’on dort au volant.
Je m’en sers. Toi aussi. Tout le monde s’en sert.
Mais si on ne garde pas la main sur la voix, on devient juste des correcteurs automatiques de paragraphes bien rédigés mais morts.
Tu dis que l’écriture IA est fade. Mais c’est pas toujours le cas, non ?
Exact. Parfois c’est pire : c’est lisse et convaincant.
Et c’est là que c’est dangereux. Parce que ça imite la forme sans l’intention,
et que beaucoup s’en contentent.
Mais un bon texte, ça doit laisser une trace, pas juste passer la douane de LinkedIn.
Pourquoi parler de “réauthentifier” l’écriture ?
Parce qu’on ne parle plus d’écrire.
On parle de produire. De formater. D’optimiser.
Réauthentifier, c’est remettre le vivant au centre.
Pas pour faire joli.
Pour éviter qu’on disparaisse dans nos propres contenus.
Tu penses vraiment qu’un lecteur sent quand c’est généré ?
Oui. Les lecteurs éveillés, en tout cas.
Et s’ils ne le sentent pas consciemment, leur corps le sent :
ça ne pique pas, ça ne soulève rien, ça ne reste pas.
C’est quoi une écriture kinesthésique ?
Une écriture qui touche avant qu’on comprenne.
Qui passe par le rythme, le poids, le grain, la tension.
Pas une suite de jolies phrases.
Mais une langue qui respire, qui glisse ou qui cogne.
(Tout ça, c’est dans la Partie 2. Accessible aux abonnés.)
T’as une méthode miracle ?
Non.
J’ai un plan d’action. Brut. Incisif. Vivant.
Et je te le file dans la suite.
✊ Prêt à écrire pour de vrai ? Alors lis la suite.
Tu viens de lire la première partie.
T’as vu ce qui cloche.
T’as mis le doigt dessus. Ça glisse, ça brille, mais ça touche plus.
On produit, on publie, mais on n’imprime plus rien dans la tête des gens.
Maintenant, la vraie question c’est :
Qu’est-ce que tu fais de ça ?
Tu peux refermer l’onglet et passer à autre chose.
Ou tu peux décider de reprendre la main sur ton écriture.
De foutre un peu de nerf, un peu de jus, un peu de sueur dans ce que tu publies.
Et de sentir que ça respire à nouveau.
👉 Dans la partie 2, réservée aux abonnés,
je te montre comment écrire avec le corps.
Comment foutre de la tension, du rythme, du grain, de la vie dans tes phrases.
Pas avec des "techniques d’écriture" vues mille fois.
Avec des codes kinesthésiques.
Avec du réel.
Avec ta voix.
C’est pas un tuto.
C’est un plan d’action.
Tu veux que ça vibre ?
Faut y aller maintenant.
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